La vie rêvée des ânes

J'ai raté une photo !

Bon, ce n'est pas trop trop grave, je sais, mais je m'en veux, car c'est une photo que j'ai eu 50 fois le temps de faire. Et maintenant c'est trop tard.

Je m'explique : pas loin de chez moi, il y a la rue du Cherche-Midi. Enfin je crois. C'est une rue. Elle a un nom. Appelons-la comme ca, pour simplifier. surtout que si ca se trouve, c'est vraiment son nom. Un drôle de nom.

(Vous aimez les digressions ? Moi je déteste ca, parce que quand quelqu'un commence à parler d'un truc, j'aime bien qu'il dise ce qu'il a à en dire, plutôt que de partir sur d'autres sujets, tant divers que variés, qui n'ont rien à voir avec l'idée de départ et ne font pas avancer le Schmilblick. "Les faits, Bruno, les faits !")

Dans cette rue, pendant longtemps, il y avait un immeuble. Normal. Banal. D'ailleurs je n'avais jamais remarqué qu'il y avait un immeuble avant le jour où je me suis rendu compte qu'il n'était plus là. Entendons-nous bien, une fois de plus, je ne veux pas dire qu'il n'y avait qu'un seul immeuble, hein ! Je parle d'un immeuble en particulier. Oh et puis zut, je continue.

Je me suis surtout aperçu de la disparition de cet immeuble car pour la première fois je pouvais voir le dos d'une certaine église. Enfin un bâtiment qui ressemble vachement, vu de dos, à une église. Enfin non, pas tout à fait, puisque c'est d'un style plutôt oriental. Je vous montrerais bien une photo pour que vous vous rendiez compte, mais l'absence de cette photo est justement l'objet de cet article.

Bref, je trouvais ce dos d'église très joli, mais je savais que la période pendant laquelle on pourrait la voir serait limité. Pas à quelques jours, certes, mais à quelques mois, peut-être un an ou deux. Bref, je m'étais promis de la prendre en photo. En plus j'ai un appareil numérique, ca coûte rien de la prendre, cette photo. Suffit de penser à prendre son appareil un jour où on passe devant. Ou de penser à passer devant un jour où on a son appareil. Facile quoi !

Les dernières fois où j'étais passé dans cette rue, je commençais à voir des échafaudages se monter, des matériaux de construction s'empiler, des grues s'approcher. Bref, je savais que l'heure était aussi grave qu'une appendicite pouvait être aiguë. Eh bien j'ai raté. Voilà. J'ai honte...

En fait c'est la deuxième fois que je rate un truc de ce genre. Mais là c'est vraiment de ma faute, j'avais le temps de m'occuper de cette affaire. Rhaaaa. C'est rhaaageant ! La fois précédente c'était pour photographier une énorme tête de lion bleue dans une petite rue. Je ne l'ai vue qu'une fois, par hasard. Quelques semaines plus tard, j'étais prêt. J'avais mon appareil. J'ai recherché la rue, ou bien la tête de lion. Mais je ne les ai pas trouvées. Depuis, je me suis quand même demandé si je n'avais pas bu lorsque je l'avais vue :)