La vie rêvée des ânes

A peu près au moment où j'ai vu Shrek au cinéma, j'ai aussi découvert une série de BéDé un peu dans le même style, jouant avec les contes de fées constituant la base de notre culture. Et surtout beaucoup d'humour.

Cette BéDé s'appelle Garulfo, et le tome 6 vient de paraître. Et, vous pouvez même la lire online grâce à Télérama. Il suffit d'aller ici, et à vous les histoires de grenouilles :)

Bon, je vous laisse aller le lire, vous vous ferez vous-même votre opinion !

Je vais encore vous parler d'un livre (une bande dessinée, pour être précis) que je n'ai pas acheté, mais au moins cette fois je l'ai lu (partiellement car il doit y avoir 5 tomes et je n'en ai lu que 4 jusqu'ici).

L'auteur de cette série est "David B.". Son vrai prénom est Pierre-François, mais L'Ascension du Haut Mal nous explique, entre autres choses, comment il en est venu à changer de prénom au cours de son adolescence. "A chaque étape de leur vie, les Sioux prenaient un nouveau nom".

Le thème qui revient le plus souvent, c'est la maladie du frère, Jean-Christophe. L'épilepsie. C'est d'elle que vient le titre de cette oeuvre. Dès son apparition, elle a bouleversé la vie de toute la famille. De la médecine ordinaire à la macrobiotique la plus stricte, tous les remèdes sont tentés pour soulager l'enfant.

Le style de la bédé est très particulier. Assez peu de dialogues en fait, le texte est plutôt constitué par les réflexions et les souvenirs de David. "Nous sommes solidaires de Jean-Christophe. Nous sommes malades de sa maladie". Les images sont en noir et blanc. Elles ne se contentent pas de décrire une réalité objective. Elles sont peuplées par tous les rêves, toutes les peurs, tous les fantômes qui peuvent habiter un enfant. C'est ce monde intérieur, qui le hante depuis très longtemps, qu'a choisi de montrer David B.

Il y a régulièrement des allers-retours dans le présent,
où l'auteur présente les réactions de ses parents à ses livres : ils ne voyaient pas les choses de la même façon.

Ce livre est présenté comme une autobiographie, et je pense que c'en est une. Mais assez récemment je me suis fait avoir par une autre bande dessinée qui, je le pensais, présentait l'enfance de l'auteur: Le Journal de mon Père de Taniguchi. Effectivement, de nombreux détails (la ville où se déroule l'histoire, par exemple) viennent de la mémoire de l'auteur, mais le scénario lui-même, pourtant très réaliste, était inventé.

Peut-être aviez-vous vu dans le métro ou dans la rue une affiche pour le film _Wasabi_ en vous disant "ah ben j'irai peut-être le voir, si j'ai le temps, s'il n'y a pas la queue, s'il n'y a rien d'autre à voir, etc...".

Eh bien moi j'ai trouvé un peu de temps, il n'y avait pas trop la queue, il y avait d'autres choses à voir mais mon choix était fait: ca serait Wasabi !

Je ne m'attendais pas du tout à un chef d'oeuvre, et cela n'en est pas un. J'y allais principalement pour Jean Reno. Et aussi parce que j'avais quand même beaucoup aimé Taxi 2 (mais il ne faut pas que je le dise car cela risque de compromettre mon image de marque), et que c'est le même réalisateur (et aussi toujours la marque de Besson derrière) qui a fait Wasabi.

Il s'appelle Gérard Krawczyk et je suis bien content de ne pas avoir à prononcer son nom. Avant de donner dans les grosses comédies d'action à la française, il avait aussi réalisé des films plutôt bizarres: _L'été en pente douce_ et _Je hais les acteurs_.

Jean Reno est une star au Japon, nous le savons tous.
Ryoko Hirosue est aussi une star au Japon, et ca beaucoup
de Français l'ignorent (et moi aussi). En fait elle est
surtout connue pour être chanteuse, si j'en crois des fans de JPop de ma connaissance.
Michel Muller est quelqu'un que je n'aime pas beaucoup, que je connaissais surtout pour sa rubrique "fallait pas l'inviter" qui a elle seule permet d'expliquer le déclin de Nulle Part Ailleurs.

Que de digressions pour en arriver enfin au film. Eh bien, en voyant qu'il y a Jean Reno, en voyant le nom de l'actrice et en constatant qu'un comique a été pris en troisième comédie, et en relisant le titre du film, on se fait une petite idée de Wasabi. Eh bien cette idée est la
parfaite réalité du film. Il y a de l'action et des armes à feu, mais avec de la décontraction Réno-ienne, plein d'allusions au Japon (d'ailleurs l'histoire se passe en grande partie là-bas), et de l'humour toujours présent, même s'il n'est pas très recherché.

Voilà, dans l'ensemble je n'ai pas été déçu par ce film. J'imagine que d'ici un ou deux mois j'aurais peut-être déjà oublié que je l'ai vu, car il faut vraiment le prendre comme un produit de consommation immédiate et ne pas chercher plus loin. Il ne faut pas non plus trop utiliser son cerveau car on devine à peu près tout ce qui va se passer sans trop d'efforts, mais ce n'est pas grave.

Quelques remarques complémentaires:
- le personnage féminin (donc Ryoko Hirosue) parle français dans le film, je ne sais pas si la comédienne a été doublée ou pas, mais c'est l'impression que j'ai eue...
- on voit Jean Reno jouer à un jeu de danse ! (type Dance Dance Revolution ?)
- on entend de la techno japonaise (pendant 10s)
- une partie du public qui s'enthousiasme lorsque Jean Reno tire sur un méchant, ca peut passer, sauf quand Jean Reno tire 563 fois sur des méchants pendant le film, et là c'est _un peu_ lourd
- je remercie IMDB qui m'a fourni plein d'informations passionnantes sur les films

Dès le début de l'histoire, on entre dans le monde merveilleux de la magie, des fées, et l'apparition d'un chat qui vole... mais pour une courte durée. Nous arrivons en fait à la fin d'une représentation mêlant marionnettes et théâtre.

Le héros du livre, comme celui de la pièce jouée, est un jeune garçon appelé Benjamin. Il est élevé par sa mère et son grand-père, le marionnettiste, et ils voyagent de ville en ville dans leurs roulottes pour présenter leur spectacle.

Juste après la représentation, le grand-père tombe gravement malade (crise cardiaque?). Quelques pages ont donc suffi pour nous rappeler du monde des rêves enfantins vers une réalité tragique et imprévue. Mais la magie n'a heureusement pas dit son dernier mot, et va faire son irruption dans la réalité et entraîner Benjamin vers l'Aventure.

Les dessins sont très agréables, avec des couleurs en général plutôt douces. Voici d'ailleurs la couverture qui donne un bon exemple de ce que l'on retrouve à l'intérieur :
Et ici vous pourrez lire une des pages de cette histoire. Comme toujours dans de tels récits, il ne faut pas trop se poser de questions à propos du monde qui nous est présenté et simplement l'accepter, pour s'y plonger avec délectation.

Je ne vais sans doute pas attendre longtemps avant de lire la suite !

(Ecrit par Jean-Baptiste Andreae et Mathieu Gallie
Edité par Vents d'Ouest en 1993.)