La vie rêvée des ânes

La philo, c'est un peu comme la lecture, les visites de musées et rouler les rrr, c'est beaucoup plus intéressant quand on n'est pas obligé d'en faire.

Je garde assez peu de souvenirs de ma seule année de philo en terminale. Je suppose que j'ai lu des textes, peut-être même des livres, et que j'ai dû apprendre plein de concepts très importants. Mais je suppose aussi que je me suis empressé d'oublier tout cela le lendemain du bac.

Peu de souvenirs, ce n'est pas aucun souvenir. Le plus marquant, curieusement, est une anecdote concernant Freud, qui expliquait que si une femme rêvait de "viol"ettes, c'était parce qu'elle avait peur d'être "viol"ée. Et comme mon surmoi n'était absolument pas convaincu par cette explication, mon ça a décidé que c'était du gros n'importe quoi.

Je me souviens aussi de la croyance dans les réminiscences (euh, de qui ca, Platon ?). Beaucoup moins crédible que l'histoire du précédent paragraphe, donc beaucoup plus intéressante : on n'apprend jamais rien, on sait déjà tout à la naissance, et on ne fait que retrouver ces connaissances au cours du temps. Tiens, mais s'il faut les retrouver c'est qu'on les avait perdues ? Moi aussi d'ailleurs.

Et, finalement, pour mon grand malheur, vint René Descartes. Le doute systématique. Et là, en découvrant ce principe, j'ai une réminiscence qui me dit que c'est ce que j'ai toujours connu :) La seule chose vraiment vraie est que lorsque je crois penser, alors à ce moment-là, je suis. Ca n'a strictement aucun intérêt dans la vie pratique de tous les jours, comme acheter des brownies, prendre un bain moussant ou pratiquer le pédalo. Mais il n'empêche que, lui, je ne doute pas une minute qu'il ait raison, ni une heure non plus, mais tout le temps. Et ca c'est bien.

Tout ca pour dire que, si ca se trouve, l'existence précède l'essence et l'oeuf la poule.